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Gina, 24 ans, franco-italienne passionnée par l'univers de la beauté. Bienvenue sur The Crystal Sheep !
Gina

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Une histoire de corps : la relation avec mon physique

L'image de soi est un enjeu personnel qui nous concerne tous et toutes à un moment donné de notre vie. Avoir confiance en soi et être à l'aise avec son physique sont des choses qui ne sont jamais acquises et qui demandent un travail constant. Je voulais vous parler de la relation que j'ai avec mon corps depuis l'adolescence, cette relation compliquée qui ressemble à celle d'un vieux couple parfois usé par le temps. 

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Enfant, j'étais boulotte : j'adorais manger et ça se voyait. J'ai commencé la danse classique très jeune et c'est en parti à cause de la danse que j'ai commencé à être gênée par ma corpulence, surtout à cause des remarques de mes camarades qui étaient toutes fines. Parce que j'avais un très bon niveau et que je m'étais faite repérée par plusieurs chorégraphes (dont un recruteur pour les petits rats de l'opéra), j'ai dû faire mon premier rééquilibrage alimentaire à l'âge de 7 ans afin d'améliorer mon "aspect physique". Une danseuse classique, dans l'imaginaire, c'est une silhouette fine et allongée. Moi j'étais grande avec quelques kilos en trop (ce qui n'entravait en rien mes performances sportives). 

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Mais c'est à l'adolescence, comme pour beaucoup de personnes, que ma relation avec mon corps s'est détériorée. Dès le collège, je voulais avoir un physique que je n'avais pas : être fine avec les cheveux lisses. J'ai commencé les défrisants, mais j'ai aussi commencé à sauter les repas (pour grignoter par la suite en cachette, parce que vous imaginez bien qu'une jeune fille de 13 ans en pleine croissance ne peut pas tenir sans repas, ni une adulte d'ailleurs). Résultat : j'ai fait le yoyo pendant des années. A 14 ans, j'ai décidé de couper tous mes cheveux défrisés et de repasser au naturel (du moins en ce qui concerne la texture, j'avais les cheveux de toutes les couleurs à l'époque) en choisissant de les laisser tantôt bouclés, tantôt lissés. Mais ma relation à mon corps était de plus en plus compliquée  ; j'avais du mal à accepter mon corps de femme qui s'est développé assez jeune. De plus, les traces des privations alimentaires alternées au grignotage sont devenues visibles en me laissant mes premières vergetures. 


Consciente du fait que ma relation avec mon corps est malsaine, j'ai essayé d'apprendre à m'accepter telle que j'étais vers la fin de mon adolescence et le début de l'âge adulte. J'ai donc commencé à chercher de l'inspiration en recherchant des femmes (modèles, artistes) qui avaient une corpulence similaire à la mienne et que je trouvais sublimes. Mais c'est surtout un modèle en particulier qui m'a permis d'avoir une autre image de mon corps : Stefania Ferrario, un mannequin italo-australienne qui a lancé le mouvement "Drop the Plus" afin qu'on arrête d'étiqueter les modèles en fonction de leur taille. Et ce fût une révélation pour moi : cette femme que je trouve magnifique fait une taille 42, elle rayonne par sa féminité et surtout par sa confiance en elle. Depuis, je ne suis que des femmes inspirantes qui resplendissent par leur confiance en elle, je pense notamment à Alexandra du blog  Mademoiselle Modeuse mais aussi aux modèles alternatifs que je suis sur Instagram.

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J'ai donc appris petit à petit à aimer ces hanches rondes, ces cuisses épaisses, cette poitrine, ce visage rond. C'est un processus qui m'a pris plusieurs mois mais à la fin, le but était atteint : je m'acceptais telle que j'étais avec une taille 40-42. Hélas cela n'a pas duré longtemps puisque par la suite, je suis tombée malade (je souffre d'une bronchectasie depuis maintenant 3 ans) et j'ai perdu 10 kg. Le traitement que j'ai eu au début de ma maladie était à base de cortisone, ce qui a eu pour effet de déréguler complètement mon sommeil et de me faire perdre beaucoup de poids d'un coup. De nouvelles vergetures sont apparues, et le plus difficile pour moi a été de repartir de zéro. Il y a quelques années j'aurais fait n'importe quoi pour faire un 36-38 sans le moindre effort, et là, alors que j'arrivais enfin à aimer mon corps en 40-42, je me retrouve avec un corps que je ne reconnais plus.


J'ai tout essayé pour reprendre du poids mais rien n'y faisait, la balance ne bougeait plus : mon poids s'était stabilisé. Perdre du poids n'est pas toujours synonyme de satisfaction, en particulier lorsque vous ne l'avez pas choisi. Et parfois on choisit de perdre du poids et on ne s'aime pas plus avec des kilos en moins. Aujourd'hui, 3 ans plus tard, j'ai repris du poids mais pas de manière saine ; le stress et le manque de sommeil ont été le facteur de cette reprise de poids. Je ne me sens pas en grande forme physique et j'ai pris la décision de me remettre au sport afin d'apporter du tonus à ma silhouette mais surtout de l'énergie. Je ne me suis pas encore faite à ce nouveau corps que j'ai depuis un peu plus d'un mois. Il y a des jours où j'aime ce que je vois dans le miroir, d'autres où je voudrais changer. Il y a toujours des hauts et des bas lorsqu'il s'agit d'amour de soi, ce n'est pas quelque chose acquis à vie. Mais j'y travaille, notamment par le biais de la photo. Les photos que vous voyez dans cet article sont issues d'un set de photos lingerie que j'ai réalisé avec Claudia (@planetefilante) . Ce projet était prévu bien avant ma prise de poids, je voulais vraiment me lancer le défi d'être face à l'objectif sans artifices pour cacher, masquer, gommer mon corps. Aujourd'hui, ce projet a plus que jamais du sens pour moi puisqu'il rentre dans ce processus d'acceptation de soi

Je suis consciente que dans l'univers du blogging poser en lingerie est souvent problème car ce genre de photos passent pour de la vanité, de l'exhibitionnisme pour la course aux likes. "Pourquoi tu poses en lingerie pour parler de l'acceptation de son corps ? Tu peux le faire en étant habillée, respecte-toi" ; je m'attend à ces remarques. Mais à vrai dire, je m'en fiche. Je m'en fiche car c'est un moyen comme un autre se me sentir bien dans ma peau et pourquoi pas donner envie à d'autres femmes (ou hommes) de faire de même. De leur montrer que non, avoir un corps "parfait" n'est pas une obligation pour faire de la photographie en maillot de bain ou en lingerie. Et au delà de cet aspect, c'est aussi un projet artistique avec une esthétique retranscrite par les photos de Claudia qui a fait un travail formidable notamment avec la couleur et ses idées créatives.


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Pour le petit mot de la fin : donnez-vous le temps d'apprendre à vous apprécier. Chacun y arrive à son rythme, ne vous mettez pas la pression pour y parvenir. C'est un processus long, ne vous découragez pas. 

Commentaires

  1. Coucou !
    Moi, je trouve que tu as eu raison de faire ces photos : la lingerie ne doit pas forcément être associée à la provocation, pas plus qu'aux corps parfaits, qui n'existent d'ailleurs pas.
    Bravo pour ton parcours.
    Bisous

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